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L'univers apparaît comme une oeuvre d'art

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Dieu existe-t-il ?.
Mots-clés : aucunmodifier.

RésuméRésumémodifier

CitationsCitationsmodifier

« Un oiseau passait, une feuille tombait : entre ces deux faits en apparence distincts, je discernais clairement la relation.

L'affinement prodigieux de mes facultés me permettait de voir ce qui les reliait l'un à l'autre. L'air, mis en mouvement par le fuseau vivant qui le forait, tourbillonnait autour de la feuille et, comme une main transparente, l'arrachait à sa tige brunie.

Ainsi, le lien qui était entre ces deux incidents n'était pas moins sensible que, dans un tableau, le rapport de deux couleurs ou, dans une composition musicale, celui du violon et de la flûte.

Ma perception ne se distinguait par rien de fondamental de celle que je possède ordinairement. Elle était seulement plus rapide, plus délicate et plus étendue. Plus rapide : j'avais le temps de voir ce qui généralement échappe à mon attention ; plus délicate : elle éclairait les nuances les plus infimes, les détails les plus fins de chaque objet ; plus étendue : elle s'exerçait dans une sphère incomparablement plus vaste, qui enveloppait des phénomènes ont la petitesse ou l'éloignement offusque ordinairement le contour ou la structure."

C'est par cet "affinement prodigieux" des perceptions ordinaires que, selon lui, naissait le sentiment d'un ordre divin :

Je percevais une prodigieuse quantité de choses qui, ordinairement, échappaient à ma vigilance; c'était de cette illimitation des facultés que naissait la vision de l'ordre divin.

En effet, je voyais clairement la raison pour laquelle ce chêne, par exemple, avait telle forme plutôt que telle autre. Le noueux du tronc valorisait, exactement comme dans un tableau, le granuleux du mur voisin ; les racines étaient tordues et bossues parce que l'herbe qui poussait entre leurs fourches était lisse et flexible.

Autrement dit, je constatais que l'univers est une oeuvre, identique dans son essence aux oeuvres de l'homme, et soumise aux mêmes lois. Une oeuvre composée, pensée, méditée, organisée, dont chaque détail avait sa place dans l'ensemble. Le hasard était une invention de la paresse : une apparence, que dissipait un plus attentif regard.

 »

Charles Duits, Le Pays de l'éclairement, p.35;63-64, Le Bois d'Orion.

RéférencesRéférencesmodifier

Arguments pourJustificationsmodifier

Arguments contreObjectionsmodifier

  • Argument contreLa qualification de l'univers en tant qu'oeuvre d'art est une appréciation subjective

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