De nombreux négationnistes importants sont de gauche ou issus de la gauche
Résumé
Citations
« De fait, en France, les alliés les plus actifs de Faurisson, lorsque celui-ci sort de l'anonymat par le scandale, ne viennent pas en premier lieu de l'extrême droite, comme on aurait pu s'y attendre et comme c'était le cas ailleurs, mais bien d'une frange particulièrement étroite de l'extrême gauche. L'archéologie de cette « conjonction des extrêmes » (R. Lewin) qui caractérise le négationnisme français permet de repérer une minuscule strate datant de 1960, un article publié dans Programme communiste, la revue confidentielle d'une branche ultra-minoritaire de l'extrême gauche, dite « bordiguiste », du nom d'Amadeo Bordiga, un des fondateurs du Parti communiste italien. Dans cet article, intitulé « Auschwitz, ou le grand alibi », l'avant-garde autoproclamée de la révolution que constitue ce groupuscule ne nie pas la réalité du génocide perpétré contre les juifs. Mais elle explique que celui-ci a été utilisé par les impérialistes vainqueurs des nazis comme un alibi destiné à duper les prolétaires en leur faisant croire à une différence, de fait fictive, entre démocraties et régimes fascistes. Pour ces bordiguistes, en effet, la pire conséquence du fascisme est bien cette idéologie antifasciste, produite par le capitalisme, expliquaient-ils, pour leurrer la classe ouvrière en lui désignant un faux ennemi, prétendument diabolique, et renforcer ainsi, en la dissimulant, l'exploitation dont les prolétaires sont les victimes. En 1970, un certain Pierre Guillaume, né pendant la guerre, engagé successivement dans divers groupuscules révolutionnaires, reproduit cet article sous forme de brochure et le diffuse dans la librairie qu'il a ouverte en 1965 au quartier latin, La Vieille Taupe. Jusqu'à sa fermeture en 1972, les étudiants parisiens de la génération de Mai-68 viennent s'y approvisionner en textes révolutionnaires de diverses obédiences »
Références
Justifications
Objections
Débat parent